Réhabilitation psychosociale

La réhabilitation psychosociale promue par les pouvoirs publics dans le cadre du plan santé mentale 2011-2015, propose un ensemble d’actions à mettre en œuvre dans le cadre d’un processus qui « favorise l’insertion, la citoyenneté, la qualité de vie, la dignité, l’accès à une formation et au travail et plus généralement la lutte contre la fatalité, l’abandon et la relégation dont sont trop souvent victimes les personnes vivant avec des troubles psychiques. ».

Né après la guerre aux États-Unis, dans un contexte de désinstitutionalisation le concept de réhabilitation psychosociale s’est développé en France depuis les années 70. Il faut entendre le terme « réhabilitation » comme traduction du mot anglais « rehab », c’est-à-dire la fonction de se rendre à nouveau habile ou capable de faire quelque chose. Autrement dit, le processus de réhabilitation s’appuie sur les compétences du patient et tente de les développer afin d’aller vers le rétablissement. C’est un processus qui facilite le retour d’un individu à un niveau optimal de fonctionnement autonome dans la communauté.

La réhabilitation psychosociale s’appuie sur deux postulats :

  • « Il existe en chaque individu une motivation à développer maîtrise et compétence dans des domaines de la vie qui vont lui permettre de se sentir indépendant et confiant en lui-même.

Bien que la nature du processus et des méthodes utilisées varie dans divers milieux, la réhabilitation psychosociale encourage invariablement la personne à participer activement avec les autres à l’atteinte des objectifs en matière de santé mentale et de compétences sociales.

Le processus s’appuie sur les actions suivantes :

  • construire un espace intermédiaire entre le champ thérapeutique et le champ social : par exemple le patient pourra être incité à travailler dans un cadre adapté ;
  • réduire les symptômes et les effets négatifs des soins psychiatriques ;
  • améliorer le fonctionnement social de réduire la stigmatisation et la discrimination ;
  • soutenir la famille ;
  • soutenir et maintenir les liens sociaux ;
  • favoriser l’autonomie: en permettant aux malades d’accroître leurs capacités de vivre en société, de travailler et d’entrer en relation avec les autres.

Les interventions se situent sur trois plans :

  • La vie sociale du patient : nécessité de construction d’une identité personnelle, d’une intégration à un réseau relationnel, de l’acquisition d’un « pouvoir social » minimum, de la conviction de pouvoir évoluer graduellement.
  • L’aide psychique : l’exigence pour les équipes de penser à aller au-devant des soins (prévention de la rechute) et d’assurer une réponse rapide aux crises par une permanence de l’accès aux soins.
  • La vie quotidienne du malade : accès à une aisance matérielle minimum (hébergement, alimentation, argent…), l’apprentissage des actes de la vie quotidienne.