Troubles de l'usage du cannabis

TROUBLES DE L'USAGE DU CANNABIS : QU'EST-CE QUE C'EST ?

Substance illicite la plus utilisée au monde. Les feuilles et les tiges séchées constituent la marijuana ou herbe, fumée sous forme de joints (cigarettes), mais parfois ingérée par voie orale. La résine constitue le haschisch ou shit, le plus souvent fumé, mélangé à du tabac. Le principe actif de la plante est le tétrahydrocannabinol (THC). La concentration en THC fait la différence entre les variétés de cannabis recherchées par les utilisateurs.

La Clinique des Portes de l’Eure reçoit des patients en difficulté avec le cannabis pour une évaluation des troubles psychologiques associés.

La consommation de cannabis est un problème de santé publique.

CHIFFRES ET DONNÉES CLÉS

20%

des adolescents en usent plus de 10 fois/an

3%

des 18-64 sont des fumeurs réguliers

15%

consomment du cannabis plus fois par semaine

 

PLUSIEURS TYPES DE CONSOMMATEURS : OCCASIONNELS, RÉGULIERS, DÉPENDANTS.

On repère deux types d’usagers :

  • ceux qui ont une vie sociale « normale » et dont la consommation n’a pas ou peu d’incidence sur le fonctionnement personnel ;
  • ceux dont la consommation altère nettement la vie sociale et vie psychique.

De nombreuses études montrent que la consommation répétée de cannabis peut déclencher de réels troubles psychiatriques chez les sujets fragiles et prédisposés. Un usage chronique peut aussi entrainer l’apparition de troubles cognitifs notamment mnésiques avec des conséquences particulièrement négatives chez les jeunes.

Les conséquences d’une toxicomanie dépendent de la drogue, sa quantité, sa qualité, mais aussi du consommateur : sa personnalité, ses antécédents.

L’usage de cannabis peut donc favoriser un état psychiatrique aigu avec délire et hallucinations ; une consommation régulière et prolongée engendre souvent un état d’indifférence, de mise à distance de la réalité et une perte de motivation.

  • Dépendance et sevrage
    La dépendance est plus rare que pour d’autres drogues, mais elle existe, en particulier la dépendance psychique.
  • Risques
    Les dangers du cannabis sont à la fois de type tabac (pour les bronches et les poumons), et de type alcool (pour l’ivresse).
    La fumée de cannabis contient des produits cancérigènes en grande quantité. L’ivresse euphorique peut faire place à des crises d’angoisse, voire de « parano » et, chez des personnes fragiles, déclencher un état psychotique.

Évaluation de la consommation de cannabis - Test CAST

  • Avez-vous déjà fumé du cannabis avant midi ?
  • Avez-vous déjà fumé du cannabis lorsque vous étiez seul(e) ?
  • Avez-vous déjà eu des problèmes de mémoire quand vous fumiez du cannabis ?
  • Des amis ou des membres de votre famille vous ont-ils déjà dit que vous deviez réduire votre consommation de cannabis ?
  • Avez-vous déjà essayé de réduire votre consommation sans y arriver ? • Avez-vous déjà eu des problèmes à cause de votre consommation de cannabis (disputes, mauvais résultats…).

3 réponses positives ou plus = consommation à problèmes.

L’HOSPITALISATION INDIQUÉE DANS PLUSIEURS CAS :

  • une prise en charge ambulatoire se révèle insuffisante ;
  • une rupture avec l’environnement dans lequel se fait la consommation est nécessaire, ou lors d’un accident psychiatrique.

    Le sevrage implique une prise en charge médicalisée prenant en compte l’ensemble des difficultés psychologiques rencontrées par le patient.

    Le projet thérapeutique doit être défini avant l’admission à la clinique, lors d’une consultation de préadmission.
    Les objectifs de ce projet sont :
    • validation de la durée d’hospitalisation et pleine adhésion du patient ;
    • présentation du projet de soins (cadre, traitements médicamenteux, groupes thérapeutiques).
      Le sevrage nécessite souvent la mise en place d’un traitement médicamenteux atténuant les symptômes occasionnés par l’arrêt complet de la prise de toxique et facilitant l’abstinence à long terme.

OBJECTIFS DE L’HOSPITALISATION 

  • Arrêt complet de la consommation de cannabis.
  • Évaluation psychiatrique au décours du sevrage afin de repérer une éventuelle pathologie émergente, pouvant nécessiter l’instauration d’un traitement spécifique.
  • Prise de distance avec un environnement favorisant la consommation de substances et permettant la mise en place de nouveaux projets.

Les entretiens sont quotidiens avec le psychiatre, les activités thérapeutiques sont proposées en fonction du projet personnalisé.

Les familles des patients sont informées et impliquées dans les soins si les patients le souhaitent.
L’hospitalisation se fait en lien avec le psychiatre traitant si le patient était déjà suivi, dans le cas contraire, un projet de prise en charge ambulatoire, nécessaire au maintien de l’abstinence, est organisé avec le patient.

Pour en savoir plus :