Santé mentale & psychiatrie

SOIGNER LA MALADIE MENTALE, et notamment les comorbidités, grâce à une prise en charge globale, continue et efficiente

Qu'est-ce qu'une maladie mentale ?

Fréquentes, sévères et encore trop souvent stigmatisées, les maladies mentales représentent un enjeu majeur de santé publique. Les progrès de la science et de la médecine sont aujourd’hui source d’espoir et essentiels pour combattre ces maladies.

Des maladies fréquentes qui frappent les jeunes

Les maladies mentales affectent une personne sur cinq chaque année et une sur trois si l’on se réfère à la prévalence sur la vie entière. Les jeunes sont en première ligne : les premiers signes apparaissent généralement entre 15 et 25 ans (avant 3 ans pour l’autisme).

Des maladies graves au pronostic vital

Les maladies mentales altèrent non seulement le cerveau, système nerveux central, mais aussi les systèmes périphériques (comme en témoignent les maladies somatiques qui leur sont souvent associées).

Elles se caractérisent par des troubles comportementaux et une souffrance psychique souvent associés à des troubles cognitifs regroupant un ensemble de symptômes incluant des troubles de la mémoire, de la perception, un ralentissement de la pensée et des difficultés à résoudre des problèmes.

Synonymes de lésions cérébrales et touchant la mémoire, la concentration, etc., ils handicapent la personne atteinte et altèrent son fonctionnement social, familial et professionnel.

Les conséquences sont parfois dramatiques : on observe une mortalité prématurée des personnes atteintes de maladies mentales, liée aux maladies somatiques généralement non dépistées et non traitées (pathologies cardiovasculaires, diabète, etc.) ainsi qu’aux suicides. Ainsi, en France, chaque année près de 11 000 personnes se suicident et 220 000 attentent à leur jour.

Les espoirs de la recherche

Pourtant, ces maladies ne sont pas une fatalité ! De récentes découvertes apportent une meilleure compréhension des causes des maladies psychiatriques. Elles sont, pour la grande majorité, la conséquence d’un terrain biologique et/ou génétique les favorisant, combiné à des facteurs environnementaux déclenchants (stress, polluants, alimentation, infection, migration, maltraitance, addiction …).

La recherche a également permis de démontrer qu’une prise en charge adaptée et précoce améliore considérablement le pronostic (en prévenant ou minimisant les rechutes) et la qualité de vie des patients.

Le DSM V et la CIM 10 constituent aujourd’hui un corpus commun en vue de la classification des troubles mentaux. Ces grilles de lecture, reconnues au plan international, permettent de lever l’ambiguïté de certains termes psychiatriques. Elles instaurent une terminologie commune dépassant, dans une certaine mesure les conflits idéologiques. Par ailleurs, elles proposent un modèle d’objectivation de la maladie qui en fait un objet social à étudier comme phénomène sociologique.

Aucune définition ne spécifie de manière adéquate les limites précises du concept de « trouble mental ». En revanche, l’Association Américaine de Psychiatrie en propose une définition retenue pour le DSM IV :  « Chaque trouble mental est conçu comme un modèle ou un syndrome comportemental ou psychologique cliniquement significatif survenant chez un individu et associé à une détresse concomitante (par exemple syndrome de souffrance) ou à un handicap (par exemple altération d’un ou plusieurs domaines du fonctionnement) ou à un risque significativement élevé de décès, de souffrance ou de handicap, ou de perte importante de liberté.

De plus, ce modèle ou syndrome ne doit pas être simplement la réponse attendue et culturellement admise à un évènement particulier, comme la perte d’un être cher. Quelle qu’en soit la cause originelle, il doit être considéré comme la manifestation d’un dysfonctionnement comportemental psychologique ou biologique de l’individu.

Ni un comportement déviant (politique, religieux ou sexuel) ni des conflits existants essentiellement entre l’individu et la société ne sont des troubles mentaux, sauf si la déviance ou le conflit est le symptôme d’un dysfonctionnement chez l’individu considéré.

C’est finalement une dilution du concept théorique de maladie mentale, au profit d’une terminologie plus globalisante, résolvant les querelles idéologiques : troubles mentaux, souffrances psychiques, difficultés psychologiques…

Les progrès thérapeutiques, notamment de la pharmacopée, et la réinscription de la psychiatrie dans la Cité ont déplacé le champ de la santé mentale d’une expertise exclusivement médicale vers une considération de la place de la personne malade et de son insertion sociale. Elle ne se centre plus prioritairement sur la définition de la pathologie et de son inscription organique mais commence à prendre en considération l’aspect global et temporel de la maladie, intégrant la relation avec l’environnement du malade.

La psychiatrie ne peut plus être un dispositif caché, dissocié, différencié du traitement de la santé mentale par la société toute entière. La santé mentale n’est pas qu’une question de psychiatrie.

L’approche par les troubles mentaux permet de dépasser le conflit étiologique et thérapeutique de la maladie, il la réinscrit dans une dimension sociale, par la prise en compte de l'impact de la maladie sur la vie de la personne, en termes de souffrance, de perte d’autonomie ou de risque de vie. À ce titre, la reconnaissance du Handicap Psychique, initiée par la Loi de 2005, peut être appréhendée comme un espace de réconciliation entre les champs sanitaire, médico-social et social, et finalement redonner sa place à la personne dans son parcours de vie.