Spectre de la schizophrénie

SCHIZOPHRÉNIE : QU'EST-CE QUE C'EST ?

La schizophrénie qui fait partie des troubles psychotiques est une psychose sévère et chronique définie selon le DSM-V par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants : idées délirantes, hallucinations, discours désorganisé, un comportement grossièrement désorganisé ou catatoniques et les symptômes négatifs. Les symptômes vécus comme réels sont souvent très angoissants et source d'une souffrance importante. La schizophrénie peut parfois être légère ou sévère, aiguë et traumatisante, voire insidieuse et passée inaperçue pour les non-spécialistes.  

Les troubles apparaissent entre 15 et 30 ans, et évoluent jusqu’à la fin de la vie. L'OMS classe cette maladie dans le groupe des 10 maladies entraînant le plus d’invalidité.

CHIFFRES ET DONNÉES CLÉS

600000

personnes touchées en France

0,7 %

de la population mondiale, soit environ 23 millions de personnes

15/30

âge de déclenchement des premiers symptômes

  • 15 à 20 % des schizophrénies débutantes évoluent favorablement lorsqu’elles sont prises en charge rapidement.
  • 40% des personnes atteintes tentent de se suicider et 10 % de toutes les personnes mettent fin à leurs jours. 
  • C'est un facteur majeur de désocialisation et de précarité. L’espérance de vie est en moyenne de 10 ans inférieure à celle de la population générale.

LES SYMPTÔMES

On identifie trois groupes de signes cliniques rarement présents de façon simultanée chez un même patient.

  • Les signes « négatifs » :  réduction de l’ensemble des activités (manque d’énergie, difficulté à mener une action, à se concentrer, à mémoriser...) ou une atténuation des émotions qui peut aller jusqu’à une indifférence affective
  • Les signes« positifs » : hallucinations psychosensorielles liées à une fausse perception passant par les organes sensoriels, hallucinations auditives, visuelles, cénesthésiques, olfactives et gustatives ; des hallucinations intrapsychiques comme entendre une voix et des délires schizophréniques tels qu'un sentiment de persécutions, une paranoïa. 
  • Les troubles cognitifs comme une désorganisation de la pensée et du comportement : troubles de la mémoire, troubles attentionnels, apparition d’un discours flou, parfois incompréhensible, voire incohérent et l’utilisation de termes étranges

Le diagnostic précoce améliore le pronostic

Selon la Fondation Fondamental, un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont associés à une meilleure réponse au traitement et à des taux accrus de rémissions et de réinsertion sociale à long terme.

SOINS ET ACCOMPAGNEMENT

Des médicaments pour réguler les symptômes : le traitement de la schizophrénie a connu une révolution depuis une cinquantaine d'années avec la découverte des antipsychotiques permettant une amélioration des symptômes chez les patients et réduit leurs taux de rechute.

Depuis plus de 20 ans, une nouvelle génération d’antipsychotiques est apparue, occasionnant moins d’effets secondaires. Leur action principale porte sur la réduction des hallucinations, des idées délirantes et de la désorganisation de la pensée. Ils agissent également sur les symptômes dits « négatifs » comme la réduction des relations du patient avec son environnement.

D’autres médicaments peuvent être associés, tels que les antidépresseurs, les anxiolytiques (sur de courtes périodes en cas d’anxiété ou de troubles du sommeil) ou les thymorégulateurs (parfois indiqués en cas de troubles marqués de l’humeur) …

Un enjeu, l’observance aux traitements : les antipsychotiques réduisent la fréquence et l’intensité des rechutes. Ils doivent donc être administrés au long cours. Un large pourcentage de patients montre une amélioration substantielle quand ils sont traités par des médicaments antipsychotiques à des doses efficaces et pendant le temps nécessaire. La première cause de rechutes est liée à la mauvaise observance du traitement. 

Les interventions psychosociales sont importantes : les thérapies psychosociales sont indispensables et complètent les traitements antipsychotiques. Elles favorisent l’observance thérapeutique, améliorent le vécu du patient et permettent, dans certaines situations de compenser les déficits cognitifs ou relationnels observés. Même après la disparition des symptômes psychotiques, des difficultés de communication avec les autres, une motivation réduite, des difficultés dans la réalisation de tâches ou de projets simples persistent.

Psychoéducation, remédiation cognitive, renforcement des habiletés sociales, programme de réhabilitation ou psychothérapie régulière comptent parmi les thérapies psychosociales destinées aux patients. Leurs effets sont très bénéfiques.

Accompagnement de la famille

Souvent désemparée face à la maladie d'un proche et en proie à une grande angoisse la famille peut se faire accompagner pour mieux comprendre la maladie et savoir quelle conduite adoptée

La psychoéducation familiale se révèle utile permettant aux proches de soutenir la personne malade dans ses efforts et elle fournit des outils pour mieux gérer le quotidien. 

Des groupes d’entraide existent, ils sont souvent à l’initiative des associations et leur effet positif contribuent à déstigmatiser la maladie.

ESPOIRS ET ENJEUX DE LA RECHERCHE

Personne ne peut dire avec une certitude totale comment les schizophrénies se déclenchent. Mieux comprendre les causes comme l’hétérogénéité des formes cliniques de la schizophrénie, améliorer les outils diagnostiques et thérapeutiques, prédire l’évolution de la maladie et découvrir de nouvelles voies thérapeutiques… les enjeux de la recherche sont nombreux.

La recherche mobilise de nombreuses disciplines scientifiques autour d’une ambition : proposer des stratégies thérapeutiques sur-mesure, personnalisées en fonction du profil des patients.

Pour en savoir plus :