Troubles du sommeil - Insomnie, apnée du sommeil

TROUBLES DU SOMMEIL : QU'EST-CE QUE C'EST ?

Le sommeil représente plus d’un tiers de notre vie. Il est déterminant pour la croissance, la maturation cérébrale, le développement et la préservation de nos capacités cognitives.

Les troubles du sommeil sont caractérisés par des dysfonctionnements des cycles du sommeil classés en trois groupes :

  • les dysosmies : troubles perturbants la qualité ou la durée de sommeil. Ce sont des insomnies d'origine psychologique (incapacité à dormir la nuit), d'altitude, liées à l'indigestion de substances (alcool …), narcolepsie (sommeil soudain pouvant intervenir à toute heure) … ;
  • les parasomnies : comportements anormaux pendant le sommeil mais sans perturbation importante ou altération de la vigilance au cours de la journée. Elles comprennent les terreurs nocturnes, le somnambulisme, le bruxisme nocturne, les apnées du sommeil (arrêts involontaires de la respiration, " les apnées ", pendant le sommeil) ... ;
  • Les troubles du sommeil d'origine psychiatrique, neurologique ou bien liés à d'autres maladies (comme la dépression, par exemple).

CHIFFRES ET DONNÉES CLÉS

30 %

de la population adultes concernée 

39 %

de femmes vs 29 % hommes

16%

insomnie chroniques

LES CYCLES DU SOMMEIL

Le sommeil est constitué par la succession de cycles débutant par le sommeil lent et finissant par le sommeil paradoxal.

Le sommeil lent est composé de quatre stades :

  • les stades 1 et 2 correspondent au sommeil léger : durant le stade 1, il est possible d'être réveillé par le moindre bruit et on a l'impression de ne pas dormir ; pendant le stade 2, l'activité du cerveau diminue progressivement, les muscles se détendent, le cœur ralentit,
  • les stades 3 et 4 correspondent au sommeil profond, durant lesquels le cerveau n'est plus sensible aux stimulations extérieures. C'est durant cette phase que les organes reconstituent leurs réserves d'énergie.

Le sommeil paradoxal arrive ensuite avec une activité cérébrale qui redevient intense, des mouvements oculaires en saccades. C'est au cours de cette phase que se produisent la majorité des rêves. La répartition varie au cours de la nuit : le début de nuit contient plus de sommeil profond et en seconde partie de la nuit, les sommeils léger et paradoxal sont plus importants.

INSOMNIE : QU'EST-CE C'EST ?

Selon la définition du réseau Morphée, l’insomnie se définit par la plainte d’un mauvais sommeil qui peut se traduire :

  • par des difficultés d’endormissement ;
  • des éveils dans la nuit ;
  • et/ou un réveil trop précoce le matin ;
  • la sensation d’un sommeil non reposant et non récupérateur.

Elle s’accompagne obligatoirement d’un retentissement sur la qualité de la journée : fatigue, « nervosité », irritabilité, troubles de la mémoire, difficultés de concentration, humeur fluctuante.

APNÉE DU SOMMEIL : QU'EST-CE QUE C'EST ?

Le Réseau Morphée définit l'apnée comme la cessation complète du flux d’air entrant dans les poumons pendant un minimum de 10 secondes.

La définition d’une hypopnée est plus floue néanmoins tous les experts sont d’accord pour dire qu’il s’agit d’une inspiration au cours de laquelle il y a une réduction du passage de l’air pendant au moins 10 secondes, avec un effort respiratoire associé qui traduit la lutte que doit faire le dormeur pour faire pénétrer l’air dans les poumons. Elle correspond donc à une fermeture partielle des voies aériennes.

CHIFFRES ET DONNÉES CLÉS

1/3

personne en France souffre de troubles du sommeil

20-30%

de la population touchée par l'insomnie (Trouble le plus fréquent)

30%

des + de 65 ans sont concernés par l'apnée du sommeil

  • Les femmes sont deux fois plus touchées par l’insomnie.
  • L'apnée du sommeil touche environ 4 % des hommes et 2 % des femmes et sont plus fréquentes après 50 ans (environ 10% des personnes à 50 ans).
  • Près de 10 % de la population consomme régulièrement un anxiolytique ou un hypnotique.

L’anxiété, sous toutes ses formes est une grande pourvoyeuse d’insomnie.

L’anxiété généralisée, ou bien celle générée par les TOC (troubles obsessifs compulsifs) ou les phobies, provoque le plus souvent des difficultés d’endormissement liée à des pensées récurrentes, des idées qui s’imposent, des préoccupations obsédantes.

Les insomnies qui surviennent le plus souvent vers 3 ou 4 heures du matin ou en fin de nuit, sont plus fréquemment concomitantes d’une période de stress mal supportée avec un risque d’évoluer vers une dépression si une solution n’est pas trouvée.

La dépression, est l’autre cause fréquente d’insomnie.

Elle explique, avec l’anxiété, près de 50% des d’insomnies. Il s’agit le plus souvent d’une insomnie de seconde partie de nuit, avec sensation d’un réveil précoce ou d’un sommeil non reposant et très morcelé en fin de nuit. Ce peut-être le premier signe de la dépression, avant même que le syndrome dépressif ne soit évident. Bien connaître son sommeil quand on est déprimé est important car le sommeil joue le rôle de baromètre de l’humeur. Traiter l’insomnie en même temps que la dépression permet d’obtenir l’amélioration la meilleure et la plus durable

LES SYMPTÔMES DE L'INSOMNIE

L'insomnie se traduit par des difficultés d'endormissement, des réveils multiples dans la nuit et par un réveil trop précoce le matin. Elle est dite chronique ou sévère quand elle survient plus de trois fois par semaine depuis plus de trois mois. 

La personne anxieuse ne parvient généralement pas à se relaxer au moment du coucher car elle ressasse sa journée et ses préoccupations.

L'individu stressé, lui, a l'impression de somnoler à partir de 4 ou 5 heures du matin. Enfin, une personne dépressive est souvent victime d'éveils précoces en milieu et fin de nuit.

LES SYMPTÔMES DE L'APNÉE

L'apnée du sommeil se traduit par une somnolence diurne excessive plus gênante l'après-midi, des troubles de la mémoire, des troubles de la concentration et de l'attention, une certaine irritabilité, des troubles de l'humeur (tristesse, manque d'entrain), des maux de tête en particulier le matin. Les principaux symptômes sont un sommeil agité, des ronflements importants, de multiples réveils avec une impression d'oppression, une transpiration abondante, des envies récurrentes d'uriner la nuit...

QUAND CONSULTER ?

  • Si l’insomnie est régulière, c’est-à-dire plus de 3 fois par semaine et depuis plus de 3 mois.
  • Lorsqu’on se réveille fatigué tous les matins que l'on est somnolent dans la journée.
  • Lorsqu'on a des troubles de la concentration et de la mémoire.

Questionnaire sommeil ici

LES CAUSES 

Les causes de l'insomnie sont nombreuses. Elles peuvent être liées à un état psychologique fragile (anxiété, stress, dépression) ou à l'abus de substances divers (alcool, café, médicaments...).

L'hygiène de vie, le travail en horaires décalés ou la surcharge de travail peuvent également être des facteurs explicatifs. En outre, de nombreuses pathologies peuvent provoquer des épisodes d'insomnies (asthme, hyperthyroïdie, allergies…).

CONSEILS ET PRÉVENTION

L'insomnie est un signal de l'organisme qui doit alerter. Il faut trouver la cause et consulter un médecin pour la soigner. En cas de difficultés à dormir, il ne sert à rien de rester éveillé dans son lit plus d'une vingtaine de minutes.

Il est préférable de se lever et de faire autre chose. De même, il est souhaitable de se lever définitivement le matin dès que l'on est réveillé.

Enfin, dans la journée, la sieste ne doit pas excéder une vingtaine de minutes.

Pour retrouver un sommeil apaisé, il est conseillé de suivre quelques règles simples avant le coucher :

  • éviter tous les excitants (coca-cola, café, thé, vitamine C) ;
  • ne pas faire un dîner trop copieux et bannir l'alcool ;
  • éviter de pratiquer un sport après 19 heures ;
  • privilégier les activités relaxantes (musique, lecture) ;
  • se coucher dès les premiers signes de fatigue (bâillements, yeux qui piquent…) ;
  • dormir dans une chambre aérée dans laquelle la température se situe entre 18 et 20°C.

Les troubles du sommeil sont très fréquemment liés à des troubles de l’humeur et particulier à l’anxiété et à la dépression. Certains médicaments comme les psychotropes modifient le sommeil. Quant à l’alcool et les drogues, ils ont un effet très négatif sur le sommeil. Il y a aussi certains troubles qui se révèlent exclusivement au cours du sommeil, comme les apnées du sommeil ou le syndrome des jambes sans repos. Ces maladies accentuent la fatigue et parfois la dépression. De ce fait, dans notre établissement, nous sommes très attentifs au sommeil de nos patients. 

SOINS ET ACCOMPAGNEMENT

Pour guérir des troubles du sommeil, il faut d'abord en identifier les causes. Dans le cas des insomnies causées par une maladie, il faut d'abord soigner cette dernière. Si l'insomnie est d'ordre psychologique (anxiété, stress ou dépression) des antidépresseurs ou des anxiolytiques peuvent être prescris. Une psychothérapie dont l'objectif est de diminuer l'anxiété peut également être envisagée. 

Les somnifères peuvent apporter une aide dans le traitement de l'insomnie mais ils doivent être pris sur avis médical. Les solutions non-médicamenteuses comme la relaxation peuvent aussi aider à mieux dormir.

Si l'insomnie s'aggrave et que les traitements sont inefficaces, le médecin peut orienter le patient vers un centre du sommeil. Ces unités sont spécialisées dans le diagnostic et le traitement des troubles du sommeil. Présents dans toutes les régions françaises, ces centres regroupent des spécialistes dans plusieurs disciplines : pneumologue, orl, psychiatre, neurologue, psychologue, sophrologue-relaxologue.

LES CONSÉQUENCES

Le manque de sommeil peut avoir de multiples conséquences néfastes sur la santé : surpoids, diabète, aggravation des troubles respiratoires et cardiovasculaires, baisses de performance, difficultés relationnelles, manque de vigilance, fatigue, irritabilité...

À noter que la fatigue accroît les accidents de la route. Un décès sur trois est lié à un endormissement au volant.

Enfin, l'apnée du sommeil est souvent très invalidante et peut, dans certains cas, entraîner des complications cardiaques et vasculaires importantes.

Une insomnie peut être révélatrice d’un syndrome d’apnées du sommeil, mais le plus souvent, le symptôme le plus gênant est une fatigue avec une somnolence excessive qui attire l’attention de l’entourage et de la personne elle-même. Ce syndrome est habituellement accompagné d’un ronflement. Parfois, le conjoint peut percevoir des arrêts respiratoires inquiétants, suivis d’une reprise bruyante de la respiration. Dans la journée il y a des troubles de la concentration et de la mémoire, et parfois des endormissements gênants, très problématiques lorsqu’ils surviennent au volant.

Le syndrome d’apnées a des conséquences considérables sur la santé en particulier sur le plan cardio-vasculaire. Ainsi, 50 % des sujets porteurs d’un syndrome d’apnées sont hypertendus et plus souvent atteints de maladies coronariennes. Le risque de mortalité par cause cardiaque ou vasculaire chez les sujets apnéiques sévères non traités est multiplié par trois par rapport aux témoins en bonne santé. Il est donc important de bien dépister ces pathologies et de les traiter.

Certaines pathologies du sommeil se traduisent par un sommeil envahissant, que ce soit en raison d’un sommeil de nuit long et non récupérateur comme on le voit dans les hypersomnies idiopathiques, ou bien par des besoins répétés de dormir en journée comme dans la narcolepsie. La narcolepsie est ainsi une maladie qui commence jeune par ces envies de dormir diurnes, associés à d’autres symptômes, dont le plus caractéristique est la cataplexie (chute brutale du tonus musculaire déclenchée par les émotions). Mais en psychiatrie la somnolence diurne est le plus souvent liée au trouble de l’humeur, sans hypersomnie associée.

Toutes ces pathologies nécessitent attention, évaluation et traitement si nécessaire. 

 

Pour en savoir plus :
Bibliographie

Sources : Réseau Morphée, Société française de recherche et médecine du sommeil, Institut national du sommeil et de la vigilance, Inpes