État de stress post-traumatique (ESPT)

ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE : QU'EST-CE QUE C'EST ?

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est caractérisé par un ensemble de symptômes qui se développe après exposition à un ou des évènements traumatiques (réactions intenses, désagréables, et dysfonctionnelles). L’exposition à un événement grave ou traumatique peut engendrer des séquelles psychologiques importantes chez 4 à 10 % des personnes. La persistance de ces symptômes constitue un trouble de stress post-traumatique.

Le trouble de stress post-traumatique touche les personnes exposées à un traumatisme extrême, qu’elles en soient victimes ou témoins. Catastrophes naturelles, crimes violents, guerre, attentat ou accidents graves comptent parmi les expériences traumatiques. Celles-ci mettent en jeu l’intégrité physique ou psychologique des individus et de leur entourage et suscitent des sentiments de frayeur, d’horreur et d’impuissance chez les personnes qui y ont été confrontées.

Selon les critères diagnostiques du DSM-5, ces symptômes sont de quatre types :

  • la reviviscence ;
  • l'évitement ;
  • les altérations négatives persistantes dans les cognitions et l'humeur ;
  • l'hyperréactivité.

CHIFFRES ET DONNÉES CLÉS

5-12 %

de la population générale touchée (Prévalence)

1/4

de militaires seraient concernés par des TSPT

4-10 %

présentent des séquelles psychologiques

 
  • 6 à 18 mois après les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Hyper Casher, Montrouge, Dammartin-en-Goële), 18% des témoins présentaient des TSPT, avec une prévalence allant de 3% parmi les témoins à proximité et jusqu’à 31% chez les personnes directement menacées (Étude IMPACTS)
  • Les troubles concernaient également 3% des intervenants (policiers, soignants...), sachant qu’une proportion significative de l’ensemble des témoins sans TSPT présentait des troubles anxieux ou dépressifs liés à l’évènement.

LES SYMPTÔMES

Les symptômes apparaissent plusieurs mois après l’événement  Ils sont répartis en trois groupes :

  • symptômes de reviviscence de l’événement traumatique : les souvenirs de l’événement hantent le patient, se présentant parfois sous forme de flash-backs ou de cauchemars ;
  • symptômes d'évitement : la personne tente d’éviter toutes les situations susceptibles de réveiller le souvenir traumatique. Cela peut conduire jusqu’à un état d’amnésie. On peut observer un repli de la personne sur elle-même : elle devient plus insensible et peut rencontrer des difficultés de communication avec ses proches ;
  • symptômes traduisant une hyperactivation neurovégétative : marquée par des troubles du sommeil, une difficulté à se concentrer, de l’irritabilité. Ces symptômes entrainent une souffrance significative ou une altération du fonctionnement familial, social ou professionnel.

Il est fréquent d’observer chez les sujets atteints de stress post-traumatique la présence d'une comorbidité anxieuse et/ou dépressive ainsi que l'installation de comportements d'addiction à l'alcool.

SOINS ET ACCOMPAGNEMENT

Différentes prises en charge thérapeutiques peuvent être proposées aux patients, selon leur situation. La prescription de médicaments est souvent proposée en première ligne mais n’est pas systématique. Des thérapies cognitivo- comportementales peuvent également être recommandées.

D'un point de vue épidémiologique, on note, d’une part une évolution chronique chez 20% des patients atteints de trouble de stress-post-traumatique aigu, et d’autre part un risque de rechute élevé (20%) chez les patients pris en charge, dans les 5 ans qui suivent l’arrêt de la thérapie.

LA RECHERCHE

Durant les deux dernières décennies, d'importants progrès ont été faits en recherche fondamentale et clinique dans la compréhension des bases physiopathologiques du trouble. Ces recherches ont permis d'améliorer la politique d'intervention précoce auprès des personnes venant de vivre un événement grave. Cependant, une proportion importante des personnes confrontées à un stress post-traumatique ne consulte un spécialiste que lorsque le trouble s'est installé.

Les recherches se poursuivent aujourd’hui pour comprendre les bases biologiques et neuropsychologiques du développement chronique du trouble, et identifier des facteurs pronostics de rechute après traitement.

Bibliographie

https://www.inserm.fr/