Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)

TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS (TOC) : QU'EST-CE QUE C'EST ?

Il s'agit d'une maladie psychique d'évolution chronique et qui peut apparaître dans l'enfance. Les TOC sont caractérisés par deux types de symptômes plus ou moins prononcés, les obsessions et les compulsions, qui peuvent apparaître isolément ou simultanément et qui leurs sont associés ont une répercussion sur la vie quotidien des patients. Ces symptômes ont, dans tous les cas, un lourd retentissement sur le comportement au quotidien.

Les TOC font partie des troubles anxieux graves qui nécessitent une prise en charge. Ils deviennent alors une maladie chronique qui entraîne un handicap psychosocial majeur : arrêt de travail, abandon de la vie sociale, ruptures familiales, etc...

Des traitements existent et les progrès de la science permettent de mieux en comprendre les mécanismes.

ORIGINE DES TOC

Les TOC ont plusieurs origines (génétique, biologique, et psychologique). À travers plusieurs études menées sur des patients ayant un vrai jumeau, une vulnérabilité génétique a pu être mise en évidence. En effet, 60 % d’entre eux présentaient un TOC. D’autre part, des études sur le fonctionnement cérébral ont pu montrer que les personnes souffrant de TOC présentaient des modifications de l’activité nerveux dans certaines zones du cerveau.

La théorie psychanalytique considère que les TOC constituent l’expression d’un mécanisme de défense du psychisme contre les manifestations d’une agressivité inconsciente. Cette défense prend alors la forme d’une grande rigidité psychique et de nombreux interdits.

CHIFFRES ET DONNÉES CLÉS

• 4^ème pathologie psychiatrique la plus fréquente après les troubles phobiques, les addictions et les troubles dépressifs (Inserm).
• autant d'hommes que de femmes en souffrent.
• 15 % après 35 ans et peut survenir dès la petite enfance avec une prévalence allant jusqu’à 3,6 % avant 18 ans (Association AFTOC).

LES SYMPTÔMES

Composante majeure des troubles obsessionnels compulsifs, le rituel de vérification est exécuté dans le but de soulager l’anxiété associée à des idées obsédantes et un doute envahissant. Processus naturel, la vérification est mise en pratique au quotidien par tous les individus. Dans le cas des TOC, la vérification ne permet pas d’apaiser le doute, qui devient dès lors envahissant et pathologique.

SOINS ET ACCOMPAGNEMENT

Il existe aujourd’hui deux types de traitements prescrits indépendamment ou de façon combinée :

• les psychothérapies cognitives et comportementales (TCC) proposent au patient d’apprendre à identifier ses obsessions, à comprendre leur mécanisme et à ne pas céder à la compulsion de faire ses rituels ;
• la prescription de médicaments (inhibiteurs de recapture de la sérotonine) permet d’agir sur l’état des connexions entre les différentes régions cérébrales qui dysfonctionnent ;
• ces traitements sont efficaces dans 80% des cas, aboutissant soit à la guérison, soit à la nette atténuation des symptômes.
• cependant, jusqu’à 20% des patients (1 sur 5) sont résistants et sans amélioration ;
• la neurochirurgie améliore les TOC résistants ;
• la stimulation cérébrale profonde est une technique neurochirurgicale non invasive, adaptable et réversible, qui permet d’atténuer ou de supprimer les symptômes en modulant l’activité des circuits cérébraux. Du fait du caractère invasif de cette technique, la stimulation cérébrale profonde n’est envisagée que dans les cas les plus graves de troubles obsessionnels compulsifs, notamment ceux qui se sont avérés résistants aux stratégies thérapeutiques habituelles. Des électrodes sont implantées dans les ganglions de la base et délivrent un courant en continu grâce à un pacemaker placé sous la clavicule.

LES RECHERCHES

D’autres travaux de recherche explorent de nouvelles voies thérapeutiques tels que l’optogénétique ou encore les dispositifs innovants de compensation du handicap.

L’optogénétique correspond à un domaine de recherche récent rendu possible par les progrès technologiques. Elle consiste à modifier génétiquement certaines cellules neuronales pour les rendre sensibles à la lumière, afin de pouvoir les activer ou les inhiber à distance grâce à un rayon de lumière sans affecter les cellules voisines, contrairement à la stimulation électrique. Développée depuis le milieu des années 2000, cette technique permet d'étudier les relations causales entre l’activité de voies cérébrales ciblées et les comportements qu’elles contrôlent.